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Les anticorps monoclonaux « non anti-TNF » dans les lésions ano-périnéales de la maladie de Crohn : deux pièces à joindre au dossier...

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Date: 
Vendredi, 2 Octobre, 2020
Titre de l'article: 
Les anticorps monoclonaux « non anti-TNF » dans les lésions ano-périnéales de la maladie de Crohn : deux pièces à joindre au dossier...
Titre original: 
Vedolizumab for perianal Crohn’s disease: a multicentre cohort study in 151 patients / Ustekinumab for perianal Crohn’s disease: the BioLAP multicenter study from the GETAID
Source: 
Article
Références biblio: 
2020 Apr;51(7):719-727. doi: 10.1111 / 2020 Aug 19. doi: 10.14309/ajg.0000000000000810
Commentaires: 

Les LAP de la maladie de Crohn sont un challenge thérapeutique majeur. Les anti-TNF ont été la révolution des deux dernières décennies mais force est de reconnaître qu’environ la moitié des patients restent en échec thérapeutique primaire. Sans parler des échappements, intolérances et/ou complications de ces traitements. C’est la raison pour laquelle de sérieux espoirs ont été fondés sur les nouvelles biothérapies que sont le védolizumab et l’ustékinumab aux modes d’action différents (respectivement anti-intégrine α4-β7 et anti-interleukines-12 et -23). A ce jour, nous avons très peu de données sur l’effet de ces deux nouvelles biothérapies sur les LAP, d’où l’intérêt majeur de ces deux études observationnelles.

Au vu de leurs résultats respectifs, il semble que l’ustékinumab soit plus efficace que védolizumab pour obtenir la guérison des LAP actives et éviter la récidive des LAP inactives, cette anti-intégrine ayant même donné des résultats décevants, moins bons que ceux suggérés par l’étude GEMINI 2. Certes, ces deux études sont rétrospectives et manquent d’informations sur les LAP traitées. En outre, seules des études contrôlées prospectives permettront de trancher de façon formelle. En attendant, ces deux études réalisées en situation de « vraie vie », à effectifs importants et reculs prolongés, sont précieuses car elles apportent des éléments de discussion intéressants pour nos réunions de concertation pluridisciplinaire et nos patients !...

Résumé: 

Ces deux études multicentriques françaises, menées sous l’égide du GETAID entre octobre 2017 et juin 2018, ont eu pour objectifs d’évaluer l’efficacité du védolizumab et de l’ustékinumab sur des lésions ano-périnéales (LAP) de la maladie de Crohn.

 

En cas de LAP actives, le traitement était considéré comme efficace en l’absence de nécessité d’un traitement médical ou chirurgical pour les LAP durant les 6 mois suivant l’instauration de la biothérapie. En cas de LAP inactives, le traitement était considéré comme efficace en l’absence de survenue d’une poussée de LAP et/ou de nécessité d’un traitement médical ou chirurgical pour les LAP.

Le groupe « védolizumab » était constitué de 151 patients (67,6 % de femmes), d’âge moyen de 39,8 ans, dont la maladie de Crohn évoluait en moyenne depuis 14,6 ans. A l’instauration de la biothérapie, 95 % des patients avaient déjà reçu un immuno-suppresseur, 99 % au moins un anti-TNF et 5 % de l’ustékinumab. Ils avaient été opérés en moyenne 2,6 fois (0-16) pour leurs LAP. Le védolizumab s’est avéré efficace sur les LAP actives (102 patients) dans seulement 22,5 % des cas (suivi moyen de 63 semaines). De même, seuls 15 % des sétons (61 patients) ont été retirés. L’absence d’antibiotique à l’instauration du traitement était un facteur prédictif de succès du traitement (lien entre le microbiote et l’effet du traitement ?) tandis que l’antécédent de traitement par ≥ 3 biothérapies était un facteur d’échec (patients particulièrement sévères ?). Les LAP inactives ont récidivé dans 30,6 % des cas et/ou un traitement spécifique a été nécessaire chez 22,5 % des patients. La médiane de survenue de la récidive était de 22 semaines (11-33). 

Le groupe « ustékinumab » était constitué de 207 patients (63,8 % de femmes), d’âge moyen de 37,7 ans, dont la maladie de Crohn évoluait en moyenne depuis 14,3 ans. A l’instauration de la biothérapie, 95 % des patients avaient déjà reçu un immuno-suppresseur, 99 % au moins un anti-TNF et 28 % du védolizumab. Ils avaient été opérés en moyenne 2,8 fois (0-16) pour leurs LAP. L’ustékinumab s’est avéré efficace sur les LAP actives (148 patients) dans 38,5 % des cas (suivi moyen de 58 semaines) et 33 % des sétons (88 patients) ont été retirés. L’antécédent de traitement par ≥ 3 biothérapies était un facteur prédictif d’échec limite sur le plan statistique (p=0,056). Les LAP inactives ont récidivé dans 22 % des cas et/ou un traitement spécifique a été nécessaire chez 13,6 % des patients. La médiane de survenue de la récidive était de 22 semaines (11-35).

 

Domaine: 
Degré d'innovation: 
Moyen
Avancement: 
Recherche clinique
Impact patient: 
3
Arrivée dans la pratique: 
Immédiat
Impact soin: 
Important
Entousiasme rédacteur: 
4
Intérêt: 
4
Thématique: 
Visuel: 
Publier sur le site: 
Oui

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