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Fertilité masculine et MICI : don’t worry, be happy !

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Date: 
Mardi, 9 Janvier, 2024
Titre de l'article: 
Fertilité masculine et MICI : don’t worry, be happy !
Titre original: 
Paternal Medications in Inflammatory Bowel Disease and Male Fertility and Reproductive Outcomes: A Systematic Review and Meta-analysis
Source: 
Article
Références biblio: 
Clin Gastroenterol Hepatol . 2023 Aug;21(9):2222-2238. doi: 10.1016/j.cgh.2022.07.008.
Commentaires: 

Il s’agit de la 1ère méta-analyse étudiant les changements qualitatifs du sperme, qui sont un marqueur indirect de fertilité masculine, ainsi que les risques pour la grossesse issue de patients masculins atteints de MICI et exposés aux traitements biologiques, aux thiopurines ou au méthotrexate. Ces résultats suggèrent la poursuite de ces traitements de la phase pré-conceptionnelle à la phase post-conceptionnelle chez les hommes atteints de MICI, notamment en cas de prise de traitements anti-TNF (adalimumab ou infliximab) ou de thiopurines, avec des résultats pour cette dernière classe rassurant sur l’absence de modification du sperme par rapport à d’anciennes études de plus faibles effectifs.


Cependant, cette étude observationnelle n’étudie par la fertilité (taux de grossesse, parité) ou l’infertilité de façon directe. Par ailleurs, les données dans ce travail étaient rassurantes concernant le risque sous ustékinumab, védolizumab, ou méthotrexate, mais avec des effectifs très faibles (99 patients, 12 et 40 respectivement), et il n’y avait pas d’étude des patients sous aminosalicylés.


Au final, les résultats sont très rassurants concernant l’utilisation des anti-TNF et des thiopurines chez le patient masculin avec désir de conception mais d’autres études sont nécessaires pour confirmer les résultats de ce travail sur l’utilisation de l’ustékinumab, du védolizumab et du méthotrexate. Il faudra prochainement également étudier le risque lié à la prise des anti-JAK et des anti-IL23.

Résumé: 

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont des pathologies fréquentes qui touchent souvent des sujets jeunes, avec un âge médian au moment du diagnostic de 30 ans pour la maladie de Crohn et 35 ans pour la rectocolite hémorragique. L’impact des traitements est donc une préoccupation essentielle chez ces patients en âge de procréer. Alors qu’il existe de nombreuses études de sécurité et d’innocuité de ces traitements chez la femme enceinte, sur le fœtus et sur la fécondité féminine, les études chez l’homme sont très limitées.

 

Cette méta-analyse récente a voulu étudier le risque entre la prise des traitements utilisés dans les MICI et le risque d’infertilité masculine ainsi que celui des complications obstétricales, telles que les fausses couches, les naissances prématurées et les malformations congénitales, chez les patients masculins traités par traitements biologiques (anti-TNF, ustékinumab, védolizumab), thiopurines ou méthotrexate. Après avoir fait une recherche exhaustive sur plusieurs bases de données (Medline, Embase, Scopus et Web of Science), 10 études rapportant les données du spermogramme (268 patients) et 16 études rapportant les effets indésirables de la grossesse (> 25 000 patientes) chez des patients masculins sous traitements biologiques, thiopurines ou méthotrexate ont été incluses. Les patients sous aminosalicylés n’ont pas été inclus dans l’étude. 

 

Concernant les résultats du spermogramme, l'utilisation de traitements biologiques n'a pas été associée à une diminution du nombre de spermatozoïdes, de leur motilité ou à une morphologie anormale par rapport aux patients non exposés. L’utilisation des thiopurines a été associée à une augmentation du nombre de spermatozoïdes mais pas à une diminution de leur motilité ou une morphologie anormale par rapport aux patients non exposés. L’utilisation du méthotrexate n’a pas été associée à une modification du nombre ou de la motilité des spermatozoïdes par rapport aux patients non exposés.


Concernant les effets indésirables de la grossesse, il n’y avait pas de différence dans la prévalence des fausses couches, des naissances prématurées ou des malformations congénitales entre les patients paternels sous traitements biologiques, sous thiopurines ou sous méthotrexate comparés aux patients paternels atteints de MICI sans traitement. La prise de traitements biologiques n’était pas associée à un sur risque de fausses couches (OR 1,26 [0,61-2,61]), de naissances prématurées (OR 1,1 [0,96-1,26], ni de malformations congénitales (OR 1,03 [0,89-1,19]. Il n’y avait pas non plus de sur risque avec la prise de thiopurines (OR 1,31 [0,89-1,94], OR 1,05 [0,97-1,14] et OR 1,06 [0,94-1,20] respectivement). La prévalence des malformations congénitales était de 4 % chez les patients paternels sous méthotrexate et de 5 % chez les patients sans traitement, sans différence statistiquement significative entre ces deux groupes (OR 1,03 [0,82-1,29]). La prise de méthotrexate n’augmentait pas non plus le risque de naissances prématurées (OR 1,06 [0,85-1-32]).
 

Domaine: 
Degré d'innovation: 
Important
Impact patient: 
4
Arrivée dans la pratique: 
Immédiat
Impact soin: 
Moyen
Intérêt: 
4
Thématique: 
Visuel: 
Publier sur le site: 
Oui

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