
Il était entré dans la carrière médicale en qualité d’externe en 1948 puis d’interne en médecine en 1951. Le Professeur Ribet est devenu assistant de médecine des hôpitaux de Toulouse en 1969, puis maître de conférences agrégé de Médecine Thérapeutique. En mai 1971, il a été nommé chef de service du premier service de gastro-entérologie : la Clinique des Maladies de l’appareil digestif à l’hôpital Purpan, puis en octobre 1976 à l’Hôpital de Rangueil du CHU de Toulouse où il assura cette responsabilité jusqu’au 30 septembre 1990.
Il participa largement à la renommée et au développement de la Faculté de médecine et du CHU de Toulouse. Il a été un des pionniers de la Gastroentérologie moderne et le fondateur de l’école toulousaine ; un des leaders incontesté au plan national et international. Il a beaucoup œuvré au sein de la SNFGE et du CNU dont il a été le Président pour donner à cette discipline tout l’intérêt, toute l’attractivité, et toute l’importance qui est la sienne.
Dès 1978, il instaura à Toulouse un cours international francophone de Gastro-entérologie qui connut un immense succès. Pendant près de trente ans, il patronna le cours et les journées annuelles de proctologie et assura un enseignement post-universitaire très suivi sur le plan régional, national et européen.
Parallèlement, passionné par la recherche il devint le directeur de la première unité toulousaine Inserm U 151 "Biologie et pathologie digestives" de 1975 à 1987, après avoir fondé dès 1964 un groupe de recherche consacré aux études cliniques et fondamentales sur le tube digestif et plus particulièrement le pancréas exocrine. Il assura également la présidence du Conseil scientifique régional de 1985 à 1989 et fut un membre éminent du conseil d’administration de l’Inserm de 1987 à 1990.
En 1993, il avait été nommé conseiller pour la Formation et la Recherche médicale auprès de Madame Simone Veil, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Famille. Il a été l’inspirateur de réflexions capitales sur la pratique de notre métier, son organisation et sur la recherche médicale à laquelle il était très attaché, réflexions toujours centrées sur l’intérêt du malade avec l’humanité qui était la sienne.
Les soins aussi faisaient partie de ses préoccupations. André RIBET a constamment favorisé le développement et la diffusion des techniques innovantes les plus diverses, introduisant l’endoscopie souple dès la fin des années 60, à partie duquel fut créé un centre d’endoscopie très actif qui transforma l’exercice de la spécialité. En même temps, il avait compris que la médecine moderne c’était aussi la concertation, la réflexion entre médecins, organisant régulièrement des réunions pluridisciplinaires pour établir la démarche diagnostique la plus pertinente et mettre en œuvre la meilleure thérapeutique. Ces réunions très formatrices étaient très prisées des étudiants et des jeunes médecins.
Avec sa prestance, sa stature, c’était une force, une présence, un esprit qui ne laissait personne indifférent. Praticien de talent respecté de tous, il dirigeait son service et l’unité INSERM avec l’autorité fondée sur la compétence. L’autorité, celle dont parle Michel Serres c’est à dire « celle qui grandit l’autre, qui l’épanouit ».
Il attachait beaucoup d’importance au rayonnement du service et par là-même à l’image de la France à l’étranger.
Les publications et conférences du service dans les congrès d’audience internationales étaient très nombreuses. Ainsi la notoriété, la renommée, du service attiraient de très nombreux étudiants et médecins étrangers qui venaient se former à la clinique ainsi qu’à la recherche. Il avait fait du service une référence internationale.
Ses très nombreux élèves disséminés à travers les hôpitaux français et étrangers témoignent quotidiennement de sa carrière et de sa notoriété exceptionnelle.
André Ribet s’est éteint le 30 juin. Sa disparition est une perte douloureuse pour tous ceux qui l’ont connu. Il avait 88 ans, il conserva sa lucidité intellectuelle jusqu’à la fin. Nous nous associons à la peine de sa famille, dans le souvenir de ce très grand patron qui était aussi un grand Monsieur.
J. Escourrou
André RIBET était :
- Chevalier des Palmes académiques en 1965
- Officier des Palmes académiques en 1973
- Médaille commémorative des opérations en Algérie
- Officier de l’Ordre National du Mérite en 1978
- Prix du Rayonnement français à l’étranger en 1989
- Chevalier de la Légion d’honneur en juillet 2005
- Ancien maire de Labroquère