Il existe deux systèmes pour la résection par mucosectomie fragmentée des néoplasies œsophagiennes superficielles (dysplasie intra-épithéliale de haut grade et carcinome épidermoïde superficiel (CES)). Le système du cap, qui justifie une injection sous-muqueuse et l’utilisation d’anse diathermique asymétrique, et le système multiband (ou mucosectomie multiband (MBM)) qui est un ligateur élastique de varices œsophagiennes qui ne justifie pas de soulèvement muqueux. Le but de cette étude prospective était de comparer ces deux techniques de mucosectomie.
84 patients ont été inclus prospectivement. Ils avaient des néoplasies œsophagiennes superficielles de 2 à 6 cm de longueur, n’occupant pas plus des 2/3 de la circonférence œsophagienne. Après coloration au lugol, ils étaient randomisés en 2 groupes : un groupe MBM et un groupe Cap. Les objectifs primaires étaient le temps de procédure, le caractère complet de la résection, les complications, la récidive à 3 et 12 mois.
42 patients patients ont été inclus dans chaque groupe. Tous les patients ont eu une résection complète de leur lésion. Le temps de procédure était significativement plus court dans le groupe MBM que dans le groupe cap (11 vs 22 minutes, p<0.0001). Il n’y a eu qu’une seule perforation, dans le groupe cap, traitée endoscopiquement. Le coût était significativement plus faible dans le groupe MBM (200 vs 251 dollars, p=0.04). A 3 et 12 mois, aucune récidive locale n’était diagnostiquée, quel que soit la nature la lésion (intra-épithéliale ou CES).

Les auteurs concluent à la supériorité de la technique MBM sur la technique du cap. Nous voyons qu’en effet, elle semble plus rapide et moins couteuse. Mais cette étude a surtout l’avantage de replacer l’intérêt de la mucosectomie œsophagienne quel que soit l’outil utilisé. Elle reste une technique sure, rapide, peu couteuse. Nous parlons beaucoup de dissection sous-muqueuse (DSM). Je rappelle que les recommandations européennes placent la DSM comme technique de référence pour les CES et la mucosectomie fragmentée comme référence pour la résection des lésions intra-épithéliales. Ce message est important pour les centres qui n’ont pas accès à la dissection sous-muqueuse.
Cependant, la limite de cette étude est le suivi insuffisant pour affirmer l’absence de récidive locale. Nous savons que, dans le cadre des CES, la récidive locale n’est pas négligeable en cas de résection fragmentée, ce qui justifie un suivi endoscopique avec coloration rapproché.